mercredi 23 juin 2010

Vaffanculo Day (3) : la Suède

Aprés l'Italie, la Belgique et l'Allemagne, c'est au tour du gouvernement Suédois de s'asseoir sur son référendum populaire de 1980. Ce référendum, organisé par les sociaux démocrates,  actait de l'abandon progressif du nucléaire et prévoyait le démantèlement progressif des 12 réacteurs nucléaires au fur et à mesure de leur arrivée en fin de vie, étalés sur une vingtaine d'années. Deux réacteurs ont été effectivement fermés à ce jour. Il en reste 10, qui représentent 40% de l'électricité du pays.

On retrouve le même scénario qu'en Belgique ou en Italie : ici, ce n'est pas Tchernobyl mais l'accident de Three Miles Island aux États Unis en 1979 qui met un coup d'arrêt à l'essor triomphant du nucléaire. En Suède, le référendum de 1980 se traduit par l'adoption de la date butoir de 2010 pour mettre un terme au nucléaire dans le pays. Mais faut de volonté politique et d'une réelle planification écologique, à la date dite on constate qu'on a pas ce qu'il faut en face en matière d'énergies alternatives et on remet le couvert.

Le premier coup de canif a été porté en février 2009 par le centre droit au pouvoir, avec l'annonce de la création de nouveaux réacteurs. Ne restait plus qu'à faire entériner la reculade par voie parlementaire. C'est chose faite. Jeudi dernier, après de longs débats, le Parlement Suédois a voté en faveur du remplacement des réacteurs suédois. De justesse : 174 voix pour, 172 contre. C'est peu pour une décision d'une telle importance, qui relance la dépendance de la Suède au nucléaire pour des décennies, et la production de déchets nucléaires pour des milliers d'années, et ce contre la volonté du peuple exprimée en 1980. Il parait que les Suèdois seraient désormais favorables à la poursuite du nucléaire. On aurait pu leur demander... Un nouveau référendum aurait été un minimum, non ?

Entrée en vigueur : 1er janvier 2011. Des législatives ont lieu en Suède le 19 septembre prochain. L'opposition a annoncé qu'elle ferait du nucléaire un thème de bataille, et promis de revenir sur cette décision en cas de victoire. On ne demande qu'à voir.

Haut de page