mardi 15 mars 2011

Les damnés de l'archipel

Les mots me manquent... alors je vais me contenter de vous renvoyer à deux articles, parmi la masse foisonnante que l'on reçoit depuis trois jours, entre communiqués alarmants et manipulations honteuses de nucléocrates à peine déguisés.

la chronique d'hervé kempf dans le Monde : "l'énergie est politique"

et le billet de daniel schneidermann : "indécence(s)" 

A eux deux ils résument assez bien ma pensée et le travail militant que je m'efforce de faire sur le sujet... hier soir à valence et ce soir à saint privat sur les gaz de schiste, depuis trois jours sur le nucléaire et le drame japonais, et en permanence pour qu'on arrête de marcher sur la tête.

Je serai au rassemblement dimanche à 15h devant l'assemblée nationale pour dire notre solidarité au peuple japonais et rappeler que c'est au nom de l'intérêt de tous les peuples que se pose la question de la sortie du nucléaire. Le rappeler, calmement mais fermement, à toutes celles et ceux qui hurlent aux Cassandre et refusent encore de voir l'évidence.

C'est toute l'énergie qui est malade du productivisme : le pétrole a franchi le pic de production, les gaz de schiste détruisent la terre et le nucléaire présente des risques inacceptables. Tout s'épuise. Nous avec. Une seule solution : revoir nos modes de production et de consommation, car on ne passera pas du nucléaire à l'éolien, c'est pas vrai, pas sans réduire notre consommation. Ce qui ne signifie pas moins de confort ou le retour à la bougie comme on caricature trop souvent les antiproductivistes, mais au contraire de la justice sociale, comme par la rénovation thermique par exemple, plus de transports en commun pour tous et moins de gaspis. Ce qui veut dire aussi pas tout pour le nord en allant piller le sud (uranium et matières premières en général) et donc plus de solidarités internationales. Moins de produits jetables ou programmés pour tomber en panne au bout de quelques mois. Moins de modes et de pub qui donnent envie d'acheter le dernier modèle sorti alors qu'on en a ni vraiment besoin, ni tellement envie au fond... Voilà quelques exemples de réduction de nos consos qui ne portent pas atteinte à la qualité de vie, bien au contraire ! Plus de liens, moins de biens...

... mais j'avais dit assez de mots, je me tais. Je suis en colère, oui. Et je retiens mon souffle avec les damnés de l'archipel.

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