Comment dire... On est en campagne.
Voilà, ça pourrait tenir en ces quatre mots.
Sauf que pour une fois que j'arrive à me poser devant mon ordinateur plus de 2 minutes, je vais essayer d'en profiter quand même pour dresser un petit état des lieux, que je n'ai que trop tardé à faire.
Il y a un côté très frustrant à courir partout et à faire mille choses à la minute sans avoir le temps d'en rendre compte dignement. En temps habituel, un seul article comme celui de 20 minutes ou de L'Huma m'aurait tenue une semaine ;) En ce moment, c'est quinze trucs comme ça par jour. C'est rageant. Alors je me venge sur Twitter qui a l'avantage de permettre de faire passer des infos rapidement et succinctement. C'est plus bas dans la colonne de droite, alors quand les billets tardent ou se font trop brefs, n'hésitez pas à y jeter un œil... Il s'y raconte pas mal de choses.
Depuis deux semaines, on a mis un coup d'accélérateur sur la place de l'écologie dans la campagne, lassés de voir que les deux candidats principalement relayés dans les medias n'en soufflaient mot et que la candidate d'EELV devenait de plus en plus inaudible, hélas en dégringolade dans les sondages.
Ça a donné lieu, grâce à l'aide de Mathieu Agostini de la commission écologie, à des rencontres nationales avec France Nature Environnement et la Ligue Protectrice des Oiseaux, un petit déjeuner avec l'association des journalistes de l'environnement. Un tract du Front de Gauche sur l'écologie, deux communiqués sur l'EPR et les gaz de schiste... La finalisation du prochain numéro de la revue A Gauche sur l'écologie, la préparation de pastilles rouges et vertes dans la manif du 18 mars à la Bastille... Et la dernière main à mon bouquin qui sort ce mois ci (mais là je ferai un billet spécial ;)
Et aussi au lancement d'un grand Forum qui aura lieu le 27 mars à l'Usine, le QG de campagne aux Lilas. Il aura lieu en présence de Jean Luc Mélenchon et
Marie Georges Buffet, sur la reconversion écologique de l'industrie avec des salariés en
lutte de Petroplus, Paris Normandie, Fralib, Arcelor Mittal... Qui
ont tous pris en compte la dimension environnementale dans leur projet
alternatif de reprise. Et qui sont tous soutenus depuis des semaines par le Front des Luttes brillamment animé par ma camarade Laurence Sauvage.
L'occasion de rendre concrète notre planification écologique et de continuer à marteler encore et encore qu'une véritable politique écologique passe par les "3R" du Front de Gauche : relocalisation reconversion réindustrialisation. Sur de nouvelles bases bien sûr, en intégrant la question environnementale, mais pas que, en interrogeant l'utilité sociale de la production et la manière dont les décisions sont prises dans l'entreprise... Rappeler aussi que cela n'ira pas sans rupture avec le système capitaliste et désobéissance européenne.
Nous avons également rencontré avec mon suppléant Didier Thévenieau les sous traitants du nucléaire de "Ma zone contrôlée", je vous en reparlerai très vite, leurs témoignages sont renversants d'inquiétude. Je suis aussi allée remettre au collectif STOP aux gaz de schiste d'Ardèche la réponse de Jean Luc Mélenchon à l'occasion du premier anniversaire de la mobilisation à Villeneuve de Berg (en vidéo ici).
Enfin, nous avons démêlé les écheveaux de l'organisation de la chaine humaine organisée par Sortir du Nucléaire le 11 mars, source de tensions tous azimuts ici dans notre territoire champion de la nucléarisation. Tensions apaisées par le dialogue et la transparence... Comme quoi. Les camarades sont mobilisés, des cars organisés, et j'y serai au nom du Parti de Gauche pour la tribune politique qui a lieu à l'Espace Saint Martin à Montélimar dimanche à 13h30, aux côtés d'Eva Joly, de Corinne Lepage (re-bataille ? ;), de l'AIE et du NPA. Le PS a finalement décidé de ne pas venir... Encore une abstention ? Décidément, je préfère être à ma place qu'à celle de la porte parole écolo du PS (et je ne parle même pas de NKM, hum).
Mais aussi ces derniers jours, une assemblée citoyenne sur la révolution écologique dans les Côtes d'Armor qui m'a menée sur la plage infestée d'algues vertes où ont été retrouvés des sangliers morts, un débat sur la planification écologique dans l'Ariège, un autre dans l'Ardèche...
Et bien sûr toujours notre belle campagne dans la Drôme, qui n'en finit pas de fleurir ! Sur le marché de Nyons jeudi dernier, sous un soleil radieux, nous avons goûté au plaisir de rencontres chaleureuses, des citoyens de plus en plus intéressés par ce qu'ils voient de notre candidat Jean Luc Mélenchon à la télé et de notre présence sur le terrain, des propositions du Front de Gauche tellement détonantes dans ce climat généralisé d'austérité et de renoncement. A croire que les politiques sont tous devenus comptables ! C'est d'ailleurs ce que nous avons rappelé hier en conférence de presse à Crest avec Didier, Yvon et Nabil, en lançant le match Morel Darleux versus Mariton...
Pas étonnant dès lors de voir venir les camarades du NON au TCE en 2005, des collectifs unitaires antilibéraux, de la campagne Bové, du milieu associatif et syndical, qui retrouvent l'envie de militer. Le monde qui afflue aux meetings, dont beaucoup viennent pour la première fois à un rassemblement politique, le dernier sondage qui met Jean Luc Mélenchon à 10% (c'est symbolique mais on sait à quel point les medias aiment les candidats à deux chiffres et visiblement ce n'est pas sans effet), la dérouillée infligée par le candidat du Front de gauche à la pen en direct à la télé, notre campagne active contre le nouveau traité européen et le vote du mécanisme européen (voir notamment la tribune que j'ai co-signée avec Eric Coquerel sur Mediapart à ce sujet)... Tout ça redonne de la fierté et de l'espoir à beaucoup de gens de gauche. Et on le sent fort sur le terrain... Camarades de la Drôme en tête :)
Après l'abstention du Parti Socialiste sur le MES et son ralliement à l'austérité, avec Europe Écologie englué dans son accord avec le PS et la démobilisation de ses militants, dont certains nous rejoignent, le Front de Gauche est aujourd'hui le seul rassemblement susceptible de changer le rapport de forces, de bouleverser la donne. Le vote de la présidentielle, comme celui des législatives, vaut pour référendum entre deux projets de société.
Le jour du vote, chaque voix compte pour un. Qu'on soit chômeur ou patron, retraité ou étudiant, homme, femme, jeune ou vieux. Votre voix compte.
Alors, libéral ou Social ? Capitalisme vert ou écologie politique ? Résignation ou résistance ?
A vous de le dire (haut et fort).
