dimanche 25 mars 2012

Attaquée pour solidarité militante

Il y a quelques mois, j'ai soutenu publiquement sur mon blog mon camarade Franck Boissier (voir le billet ici), poursuivi en justice pour avoir relayé la campagne du collectif contre les franchises médicales (voir son texte : "Suis je coupable d'être militant ?").

Vous trouverez ici le communiqué du collectif sur cette affaire signé par Act Up-Paris, Convergence Nationale Services Publics, Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité, « La Santé n'est pas une marchandise », Les Alternatifs, NPA, Résistance Sociale, PCF, SMG, SUD Protection Sociale, SUD Santé-Sociaux, Union Syndicale Solidaires, UNRPA, USP...

Suite à ce billet, j'ai reçu une mise en demeure me demandant de publier un droit de réponse, ce que j'ai fait (et refait), et de retirer mon billet, ce que j'ai en revanche refusé de faire. Chaque point de vue étant publiquement exprimé, chacun étant libre de se faire une opinion, chacun étant libre de s'exprimer, n'ayant rien dit qui ne soit déjà su, n'ayant rien écrit là de diffamatoire, et chacun enfin étant en droit et devoir militant de montrer sa solidarité.

Après différents procès en contrefaçon, je suis la première à être poursuivie en justice par le photographe pour diffamation. Cela provoque l'émoi. Une telle procédure est extrêmement rare et inquiétante, tant pour les solidarités militantes les plus élémentaires, que pour la liberté d'expression sur le Net.

Je passe sur le fait que trouver dans la pile de courriers, en rentrant chez moi après dix jours à battre la campagne, un courrier d'huissier est particulièrement déplaisant. Surtout quand la convocation au Tribunal a lieu seulement dix jours plus tard, le 30 mars prochain. Dans une période particulièrement chargée, et tombant en pleine session plénière de la Région où je devais intervenir pour le Front de gauche sur un sujet majeur, le Schéma régional Climat Air Énergie sur lequel nous travaillons depuis des mois. 

Ironie délicate : je devais également y présenter un vœu du Front de gauche contre la criminalisation des activités syndicales et militantes. Sourire.

Après un court temps de découragement, j'avoue, et consultation autour de moi, j'ai donc décidé de me battre avec mon avocate Irène Terrel. Pour que cette assignation en référé soit au moins utile à toutes celles et ceux qui militent et se dépensent chaque jour sans compter, et doivent pouvoir continuer à résister - ici à la privatisation de la santé - sans risquer d'être poursuivis pour leur engagement !

Julie del Papa, ma camarade du Parti de gauche, a tout de suite proposé de m'aider à recueillir les soutiens, merci mille fois à elle... Et le joli nom de camarade démontre depuis encore une fois son actualité et sa force.

Vous trouverez ici la page facebook : et pour toute info ou soutien vous pouvez contacter Julie : julie.delpapa@gmail.com.

Enfin, à toutes celles et ceux qui s'en sont inquiétés, je les remercie sincèrement et tiens à les rassurer : à titre perso, rien de très grave, juste un épisode fort désagréable à surmonter. Mais en matière de solidarité militante, si mes propos sont jugés diffamatoires, on aura touché le fond. Une fois encore, ce n'est pas d'intérêt particulier dont il s'agit ici, mais bien d'intérêt général.

Alors... Fiers et libres, amis, camarades, citoyens engagés : on lâche rien !

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