article paru sur libération.fr :
(image AFP)
«C'est pas mal de faire voir l'envers du décor», résume Gérard Piel, élu régional communiste et conseiller municipal d'Antibes. Une trentaine de militants du Front de gauche (PCF et Parti de gauche) ont réalisé samedi une «opération coup de poing symbolique» sur une jetée du port Gallice à Juan-les-Pins, à quelques kilomètres de la Croisette.
Leur cible, le yacht de Bernard Madoff, ancré ici, et sous le coup d'une saisie conservatoire à la demande d'une des victimes de l'escroquerie montée par le financier américain.
«Ce bateau, c'est le symbole du mépris d'une certaine classe de riches pour la crise sociale et pour l'environnement, dénonce Corinne Morel-Darleux, candidate du Front de gauche aux européennes dans le Sud-Est. La planète n'est pas un terrain de jeu pour les plus riches.»
Arrivés devant le yacht, sous le regard amusé des occupants du bateau voisin, le petit groupe envoie un des siens dresser banderoles -«on ne paiera pas pour les escrocs»- et autocollants au-dessus du nom du bateau «Bull», immatriculé à George Town, îles Caïmans. Le yacht est rebaptisé par les manifestants «Pwofitasyon», reprenant le mot utilisé par le mouvement social guadeloupéen pour désigner les profits abusifs.
Sur le ponton, Gérard Piel détaille sa proposition d'instaurer au niveau européen une «taxe sur le tonnage des yachts dans les pays méditerranéens», au niveau européen. Après l'opération, il revient sur le festival: «On n'y est pas opposé mais on souhaiterait que les retombées soient mieux réparties. Ici, on est confronté au travail précaire ou au noir. Si on s'éloigne de quelques mètres de la Croisette, la réalité est très différente.» En repartant, le groupe fait une dernière pause manif, en passant devant un bateau baptisé «Bling bling».
article paru dans Nice-Matin :
A l'arrière du « Bull » flotte depuis hier une banderole : « On ne paiera pas pour les escrocs ». Et sur le quai du port Gallice au Cap d'Antibes, devant la place qu'occupe le yacht de Bernard Madoff (1), un autocollant hurle « casse-toi pov'con, puisque c'est Sarkozy qui le dit ! »
Sous les yeux d'une caméra de TF1 et des plaisanciers amusés, le Front de gauche a mené hier une action coup de poing et coup de gueule pour muscler sa campagne pour les élections européennes.
Objectif de Corinne Morel-Darleux, numéro 3 sur la liste et de Gérard Piel, vice-président de la Région (en 12e place) : dénoncer l'accumulation de milliards par quelques spéculateurs. Une accumulation sous pavillons de complaisance « au mépris des lois sociales européennes. »
Taxe bling-bling ?
Le Front de gauche propose la création d'une taxe européenne sur les yachts au profit des pays du sud. « Avant, on nous rétorquait qu'une taxe française ferait partir tous les yachts en Italie ou en Espagne. Avec une taxe européenne, le problème n'existe plus ».
En longeant le quai, le cortège d'une quarantaine de personnes tombe opportunément sur un yacht nommé « Bling-Bling ». Le propriétaire prend les devants : « Rassurez-vous, ce n'est pas le bateau de qui vous savez ! » C'est vrai qu'on ne connaît pas de yacht appartenant à Nicolas Sarkozy. En revanche, « le Président a des amis qui lui en prêtent des bien plus grands », rebondit un militant.
article paru sur lefigaro.fr
Des militants de partis de gauche ont rebaptisé un yacht de Bernard Madoff amarré à Antibes, sur lequel ils ont déployé une banderole proclamant "on ne paiera pas pour les escrocs". Une trentaine de militants du parti communiste, du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon et des dissident du NPA, se sont regroupés devant le yacht inoccupé du financier américain, amarré sur une jetée du port Gallice à Antibes.
Ils ont allumé des fumigènes et ouvert une bouteille de champagne après avoir placardé au-dessus du nom du navire, Bull, une affiche portant son nouveau nom : "Pwofitasyon".
"C'est le mot utilisé durant la lutte en Martinique pour désigner les profits abusifs", a indiqué Gérard Piel, conseiller régional (PCF). Les militants ont réclamé qu'une taxe soit instaurée dans les pays du sud de l'Europe sur le tonnage des yachts. La police est arrivée sur les lieux une fois l'opération terminée. Elle n'a procédé à aucune interpellation.
Le Bull, 27 mètres, est détenu par une société écran de Bernard Madoff. Immobilisé depuis plusieurs semaines à Antibes, il fait l'objet d'une saisie conservatoire au nom du fonds de gestion français Meeschaert, agissant au bénéfice de personnes lésées par Bernard Madoff. Ce dernier, aujourd'hui incarcéré aux Etats-Unis, est accusé d'une fraude gigantesque portant sur quelque 50 milliards de dollars et risque jusqu'à 150 ans de prison. La sentence doit être prononcée le 16 juin.