vendredi 16 décembre 2011

Sur le chemin du retour - En direct de la Région (18 et fin)

12h. Après une courte pause on reprend, cette fois en Commission permanente, le lieu où on vote la déclinaison des politiques régionales elles mêmes adoptées précédemment en assemblée plénière. Les rapports défilent à toute vitesse. Nous votons contre une aide de 6 millions d'euros à Minatec pour une extension de leurs bâtiments. Contre les aides aux établissements scolaires privés, à notre habitude.

Nous refusons également de filer 595.000 euros à Renault Trucks ou encore 3.500.000 euros à Perstorp, qui appartient au deuxième groupe mondial privé de la chimie et qui ne manque pas d'air. Ils demandent à la Région de les aider à améliorer la sécurité de leurs processus de production. Et se seraient engagés à arrêter de verser des dividendes à leurs actionnaires pour 5 ans. Très bien, ils vont donc pouvoir payer leurs propres investissements, non ? Le Front de gauche propose donc, plutôt que de leur offrir 3.500.000 d'euros, d'en faire une avance remboursable. Ce qui est refusé. On vote donc contre cette subvention, seuls.

12h45. Nous demandons à JJ Queyranne de retirer sa demande d'appel devant la justice et de reconnaitre l'excès de pouvoir dont il a fait preuve sur la fermeture du lycée Mounier de Grenoble, hors de toute décision de l'assemblée régionale. Excès de pouvoir reconnu par la justice au Tribunal Administratif. Il maintient son appel. Seul le FN vote pour. L'autorisation à agir est repoussée.

... Voilà.

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Ce marathon touche à sa fin. Près de 35 heures de session en trois jours, 18 notes de blog nourries de liens et de documents, dont certains, à ce qu'on m'en dit, ont bien circulé et ont été repris comme ici par gauche de combat. Je suis épuisée de la concentration que cela demande, j'ai achevé mon clavier, mais je suis heureuse de l'avoir fait. Ainsi chacun peut voir les discours et les actes. Ne pas se laisser enfumer par des discours de fin de session prononcés la main sur le cœur, mais juger sur pièces, sur votes.

Si cet exercice peut, comme certains lecteurs me l'ont gentiment dit, rapprocher les citoyens des institutions, aider à en comprendre le fonctionnement et à apprécier le travail des élus, alors je ne regrette pas une ligne de ce blog. Ni de ne pas m'être encore inscrite sur Twitter. En 140 caractères je n'y serais jamais arrivée ;)

... Et maintenant, je vais reprendre la route dans le vent et la neige qui commence à recouvrir le Vercors. Me lover au coin du feu et oublier pour 24 heures l'arène politique. Un bon bouquin m'attend, prêt à m'emmener ailleurs : Aristocrates sauvages, un dialogue fin et farouche entre Gary Snyder et Jim Harrison. Une invitation à se déployer tout entier dans le grand tout en mêlant vie sauvage, nature et spiritualité révolutionnaire. Juste ce qu'il me faut.

"Un poème est l'exemple d'une sorte de chaos pondéré." Jim Harrison

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